Une aventure au Népal pas comme les autres sur le tour du Manaslu
C’est en 2015 que j’ai découvert le Népal pour la première fois. Je me rappelle encore cette arrivée nocturne à Kathmandu après avoir passé plusieurs jours bloquée en Thaïlande à cause de problèmes aériens (tiens tiens, les choses n’ont pas trop changé de ce côté-là au Népal 😅).
Mon expérience de la randonnée se résumait alors à quelques balades forcées en Normandie quand j’étais enfant. Je m’étais jurée, à l’époque, de ne jamais pratiquer cette activité de vieux plouc…
Et pourtant, après avoir lu le livre de Cheryl Strayed, Wild, et rencontré des voyageurs, je me suis dit que finalement, la marche avait l’air d’être sympa ! Il ne m’en fallait pas plus pour acheter une paire de chaussures de randonnée dans le grand centre commercial de Bangkok. Direction le magasin The North Face : une paire de chaussures et des chaussettes. Je n’ai pas besoin de plus, non ?
Je découvre Kathmandu au petit matin. Il doit être 6 heures quand je mets le nez dehors, bien trop impatiente de découvrir cette ville. Kathmandu… c’est aussi une ville qui m’évoque le livre Flash ou Le Grand Voyage que j’avais dévoré quelques années plus tôt. La ville est encore calme. Je me dirige sans le savoir vers Asan Bazaar, le grand marché à deux pas du Durbar Square. Je me sens instantanément dans mon élément. Les habitants dégagent ce je-ne-sais-quoi qui me donne le sourire et la bonne humeur. Il y a bien ce petit truc de l’Asie, mais il y a quelque chose en plus.
C’est lors de ce premier voyage que je pars marcher dans la région de l’Annapurna. J’achète les vêtements manquants sans trop de difficulté à Thamel, je fais mes permis de trek en autonomie et me voilà partie ! Je partage le début de l’aventure avec une amie, mais n’ayant pas la même forme physique, je continue seule jusqu’au camp de base de l’Annapurna. Et là, c’est la grosse claque. Les montagnes me paraissent immenses. Je passe des forêts fleuries de rhododendrons à la vallée encaissée du camp de base, d’une blancheur immaculée. Me voilà face à ces sommets mythiques.





C’est ici que je me rends compte que la marche et la montagne prendront désormais une grande place dans ma vie !
Quelques mois plus tard, je retourne au Népal en compagnie de Thomas. Nous partons sur un trek plus long dans la région de l’Everest. Un soir, dans un refuge à 4000 m d’altitude, plus ou moins, nous nous retrouvons avec un groupe d’Américains accompagnés de guides locaux ET d’une Américaine accompagnatrice. C’est elle, semble-t-il, qui a tout organisé ces derniers mois. J’ai alors dit à Thomas : “Je veux faire la même chose un jour”.
C’est ainsi que tout a commencé. Presque 10 ans plus tard, je parle de ce projet avec mon amie Léana, qui est partante pour se joindre à cette aventure !
La préparation en coulisses : construire une expérience de trek pour 16 personnes
L’organisation de ce voyage au Népal et de ce trek autour du Manaslu m’aura pris presque un an. J’ai passé l’hiver à jongler entre le nettoyage des chalets et à répondre aux centaines de messages de personnes intéressées par le projet. J’ai alors pas mal délaissé le reste de mes activités avec Bichette Voyage. Mais on ne peut pas être partout, n’est-ce pas ?
L’idée de ce voyage était qu’il reste un projet éphémère, afin qu’il garde un côté unique. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour le Népal, que ce soit pour son aspect culturel ou pour ses paysages. Je souhaitais donc transmettre cette passion aux participants. Je voulais qu’ils puissent à la fois s’émerveiller face aux sommets de l’Himalaya et vivre une aventure enrichissante, pleine d’échanges avec les locaux. Enfin, je souhaitais qu’il y ait un aspect associatif et solidaire.
Créer un voyage autour de la thématique du trek allait de soi, mais je voulais lui donner un sens plus profond, un aspect tourné vers l’entraide. Pourtant, comment organiser un voyage solidaire tout en évitant l’étiquette du volontourisme ?
Il est difficile d’avoir un réel impact lorsque l’on reste seulement quelques semaines sur place et que l’on n’est pas professionnel dans un domaine spécifique. La solution la plus simple et la plus concrète pour nous a été d’organiser des collectes de déchets plastiques. Chaque groupe est ainsi parti avec un porteur supplémentaire dédié au transport des sacs-poubelles remplis de déchets (principalement des bouteilles d’eau et des emballages de chips). Le groupe s’est vite pris au jeu, et nous avons collecté deux gros sacs-poubelles de plastique au cours du tour du Manaslu. Ces sacs ont ensuite été redescendus à Pokhara, où nous avons pu les confier à un centre de tri.
C’était notre modeste contribution pour ces montagnes que nous aimons tant parcourir.
Après de nombreux échanges avec une première agence locale que je connaissais depuis plusieurs années, nous avons réussi à ficeler un itinéraire adéquat : un trek autour du Manaslu, un moment détente à Pokhara, des collectes de déchets et quelques nuits passées chez l’habitant.
Malheureusement, au bout de quelques mois, je me suis aperçue que la collaboration serait difficile et incertaine. J’ai commencé à douter de la capacité de cette agence à mener à bien un projet de cette ampleur. Organiser pour un groupe de 4 ou 5 personnes, c’est une chose, mais organiser pour 18 personnes, ça en est une autre. J’ai donc repris mes recherches et établi plusieurs devis auprès de différentes agences locales.
Mon choix s’est porté sur l’agence Terres de Népal, fondée par Laurent, un Français expatrié au Népal depuis plusieurs années, qui est marié à une Népalaise et a donc fondé sa famille là-bas. Je ne pense pas que j’aurais pu trouver mieux pour superviser les opérations. Nous avons pu échanger rapidement et efficacement sur WhatsApp pendant plusieurs mois. Une fois sur place, Laurent et son équipe ont pris les rênes du voyage et tout s’est merveilleusement bien passé. Pour nous, le plus gros était fait.
Trouver les 16 participants n’a pas été une mince affaire. J’ai reçu des centaines de messages suite aux différentes publications que j’avais mises en ligne. Cela m’a pris du temps de répondre à tout le monde, et la plupart du temps, il n’y avait pas de retour. Les groupes se sont tout de même remplis assez vite, et ensuite est venu le temps des préparatifs pour chacun(e), avec de nombreuses questions que nous avons pu gérer grâce à notre groupe WhatsApp. Merci la technologie !
En mai, nous avions organisé un week-end de rencontre dans le Vercors. Une belle occasion de mettre des visages sur des noms et d’apprécier le niveau de chacun. À quelques semaines du départ, il a fallu également gérer l’annulation de plusieurs personnes. Un petit coup de stress supplémentaire pour retrouver de nouvelles personnes ! Les choses se sont finalement vite arrangées, et nous sommes vraiment tombés sur deux belles équipes !



Une double casquette sur le terrain au Népal : trekkeuse et tour leader
Organiser un voyage, réfléchir aux meilleures stratégies à mettre en place, communiquer sur le projet… Toutes ces choses me parlent et je me sens plutôt à l’aise dans ces domaines.
En ce qui concerne mes qualités sociales, ce n’est pas la même chose. Si je devais me mettre dans une case, je me classerais plutôt du côté des introvertis. Mais comme rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, je pense simplement être une personne plus à l’aise dans un groupe très restreint, qui aime aussi (beaucoup) ses moments de solitude, qui n’est pas à l’aise avec les « small talks » et qui, finalement, se sentira vidée d’énergie après trop d’interactions sociales, plutôt que l’inverse. Cependant, j’aime aussi énormément partager et échanger sur des sujets qui me passionnent et partager des tranches de vie avec d’autres humains, quand je me sens à l’aise en leur compagnie. Passer trois semaines en groupe, avec en quelque sorte une figure de référence, de guide, m’impressionnait un peu. Je redoutais de ne pas être assez intéressante ou que les gens s’ennuient en ma présence !
Mon point fort dans tout ça, c’est qu’au Népal, je me sens un peu comme chez moi. Je suis à l’aise, j’adore échanger avec les locaux. Cela rassure instantanément les gens de savoir qu’ils ont quelqu’un qui saura gérer dans un pays qui leur est inconnu et qui peut parfois être oppressant.
J’ai immédiatement été à l’aise avec les personnes de mon groupe. Nous nous étions rencontrés en mai dans le Vercors pour la plupart, et j’avais déjà pu me rendre compte que chacun dégageait une bonne énergie. Je n’ai pas voulu prendre un rôle trop formel de tour leader, mais j’ai plutôt voulu me fondre dans le rôle de la personne référente du groupe. Durant le trek, Rajib était notre guide. Je me suis sentie comme son assistante, présente d’une part pour faciliter la logistique de tout le monde : prise des commandes de repas, regroupement des questions, gestion des chambres, etc.
Le groupe s’est rapidement soudé, ce qui m’a permis de relâcher la pression et de profiter du trek comme d’une expérience personnelle. J’ai beaucoup alterné entre marcher à différentes allures pour discuter un peu avec chacun, tout en restant généralement dans le peloton de fin, car je sais bien que voir ses coéquipiers loin devant peut parfois être déprimant. J’ai eu le temps de prendre plein de photos, de profiter des paysages et d’observer la vie des locaux dans les villages que nous traversions.
En fin de journée, je veillais à demander le ressenti des participants, en m’adaptant au caractère de chacun. Je redoutais que certaines personnes plus réservées n’osent pas exprimer leurs difficultés ou malaises.
L’expérience du Tour du Manaslu à travers les yeux du groupe
Au-delà du fait que le trek du Manaslu est vraiment une petite pépite au Népal, il offre une variété de paysages époustouflants, des sentiers luxuriants où l’on peut observer des singes, aux hauts plateaux dégagés avec une vue impressionnante sur les glaciers et des sommets à plus de 7000 mètres d’altitude. Cette expérience a été belle et touchante, car j’ai ressenti que chacun avait vécu le voyage intensément.
J’ai perçu une grande sensibilité dans les échanges avec les locaux, que ce soit avec les membres de notre équipe népalaise ou les villageois. Tout le monde était venu pour admirer le Manaslu, mais je pense que les échanges auront rendu ce trek encore plus spécial. La bonne humeur au sein de l’équipe, les porteurs toujours souriants, notre guide qui s’est démené pour nous proposer des repas copieux, et puis, dans les villages, nous avons vécu de très beaux moments. Nous avons, par exemple, assisté à un festival tibétain à Samagon et eu l’occasion de participer aux danses locales du village. Un moment fort qui restera gravé dans nos mémoires, j’en suis sûre.
Le trek du Manaslu a aussi été un véritable moment de dépassement. Les journées de marche étaient assez longues, avec pas mal de dénivelé positif. J’ai vu des personnes donner leur maximum et repousser leurs limites. L’altitude n’a pas facilité les choses et a été difficile à supporter pour certains, dont moi !
Nous avons eu quelques défis à relever pour franchir le col Larke Pass à 5106 mètres. Après seulement quelques jours de marche, l’un des participants est tombé malade de manière assez fulgurante un soir, perché à 3000 mètres d’altitude. Heureusement, nous avions une médecin dans notre groupe qui a pu prendre les choses en main. Parallèlement, avec l’aide de Rajib et les conseils de Laurent, nous avons exploré différentes solutions possibles pour continuer le trek : hélicoptère ou cheval.
Ce fut un vrai coup dur ce soir-là, et j’espérais vraiment que la nuit allait résoudre tous les maux. À ma grande surprise et soulagement, ce fut le cas. Pour repartir dans de meilleures conditions et ne pas accumuler de fatigue supplémentaire, Rajib a trouvé un cheval qui a permis à ce participant de passer une journée sans trop de difficulté. Au fil des jours, la forme est revenue, et plus rien ne pouvait arrêter notre groupe de franchir le col.
Une autre participante a commencé à éprouver des difficultés physiques après quelques jours de marche. Elle a réussi à continuer grâce à sa force mentale, et je n’avais aucun doute sur ses capacités à monter le col, à son rythme. Toutefois, à la veille de l’ascension, j’ai constaté que son rythme était beaucoup trop lent par rapport au reste du groupe. À cette altitude et par des températures basses, il était donc délicat de faire attendre le groupe pour la journée du passage du col. De plus, cette journée s’annonçait trop éprouvante sur la durée pour elle. J’ai discuté avec Rajib, notre guide, ainsi qu’avec la médecin du groupe. Nous avons convenu qu’il serait préférable de louer un cheval pour effectuer la montée jusqu’au col.
C’est ici que je reprends mon rôle d’accompagnatrice, en trouvant les bons mots pour expliquer notre décision et annoncer le coût, qui s’avérait tout de même assez élevé !
Toutefois, ma mission était accomplie : j’avais vraiment à cœur que nous arrivions tous ensemble au bout de cette aventure. Nous sommes arrivés à Dharapani, encore plus soudés.








Les leçons tirées et mon regard sur l’expérience de trek autour du Manaslu
Cette aventure, aussi riche humainement que professionnellement, m’a confortée dans mes aptitudes relationnelles. Être de nature réservée n’empêche en rien d’être un bon leader.
J’ai découvert que les échanges humains avec le groupe m’ont vraiment plu, et que j’adorerais renouveler ce type d’expérience. Ce qui me plaît dans l’organisation des séjours ne se limite pas seulement à la partie organisationnelle et logistique. J’ai également pris beaucoup de plaisir à concrétiser le voyage en étant sur le terrain. Bien que ce type de rôle me demande beaucoup d’énergie mentale, je ne souhaiterais pas le faire à plein temps toute l’année, mais je suis désormais certaine de vouloir m’engager dans ce genre de projet plus régulièrement.
Enfin, cette expérience confirme également mon choix de ne pas avoir poursuivi la voie pour devenir AMM (Accompagnatrice en Moyenne Montagne). Bien que j’adore ces échanges, je préfère garder un rôle de coordinatrice sur le terrain, sans me concentrer sur la gestion de la sécurité ou de l’itinéraire. J’ai particulièrement apprécié partager ce leadership avec Rajib, qui a été un guide exceptionnel.
Conclusion : Le Tour du Manaslu au Népal, une aventure de trek guidée et partagée
Ce voyage au Népal et ce trek autour du Manaslu ont été une expérience inoubliable, réalisant l’un de mes rêves professionnels. Avec mon mode de vie atypique, cela n’était pas gagné d’avance. Cette aventure me conforte dans l’idée de poursuivre mon chemin entrepreneurial, doucement mais sûrement, en gardant la simplicité et l’authenticité que je souhaite partager avec les autres et diffuser sur les réseaux sociaux.
Le Népal continue de me fasciner. J’ai adoré découvrir une région encore préservée du tourisme de masse. Je n’aurais sûrement pas eu l’occasion de vivre ce trek de si tôt si je n’avais pas organisé ce voyage. L’appui constant de Terres de Népal et de notre équipe locale a été crucial pour le succès de cette aventure.
Points Pratiques et Réglementations : Ce qu’il Faut Savoir pour le Tour du Manaslu
1. La réglementation : Pourquoi le tour du Manaslu nécessite obligatoirement un guide ?
Le Tour du Manaslu, situé dans la région montagneuse du Népal, est une destination de trek très populaire mais aussi réglementée. Depuis plusieurs années, le gouvernement népalais impose la présence d’un guide ou d’un porteur pour les trekkeurs qui souhaitent parcourir cette zone.
2. Le rôle de l’agence locale Terres de Népal : Logistique, Respect des Réglementations, Impact Local
Terres de Népal est une agence locale spécialisée dans l’organisation de treks au Népal, incluant le Manaslu. En tant qu’agence partenaire, elle prend en charge plusieurs aspects cruciaux pour garantir la réussite du trek :
- Logistique : Terres de Népal s’occupe de toute la planification logistique, y compris l’obtention des permis nécessaires (permis de conservation, permis du parc national), l’hébergement et le transport sur place.
- Respect des réglementations : En plus de fournir des guides qualifiés et certifiés, l’agence veille à ce que toutes les normes réglementaires soient respectées, garantissant ainsi un voyage conforme aux lois locales.
- Impact local : En collaborant avec des partenaires locaux, Terres de Népal soutient les communautés népalaises en créant des opportunités économiques pour les guides, porteurs et hébergements, tout en contribuant à la préservation des traditions et de l’environnement. C’est un choix éthique qui permet aux voyageurs de profiter pleinement de l’expérience tout en soutenant l’économie locale de manière responsable.
3. Conseils pour ceux qui souhaitent organiser un trek similaire : L’importance de l’accompagnement professionnel
Si vous envisagez de réaliser un trek dans des régions comme le Manaslu, il est essentiel de choisir une agence qui respecte les réglementations locales et qui adopte une approche éthique du tourisme. Voici quelques conseils :
- Choisissez une agence locale reconnue : Assurez-vous que l’agence que vous choisissez travaille avec des guides locaux certifiés et expérimentés. Cela vous garantit non seulement un trek sécurisé, mais aussi une immersion authentique dans la culture locale.
- Privilégiez une approche éthique : Optez pour des agences qui mettent un accent particulier sur la bonne rémunération de leurs équipes. Cela inclut également un traitement équitable des guides et porteurs.
Enfin, si vous prévoyez de partir en 2026 ou 2027, sachez que je compte organiser un autre séjour au Népal, cette fois encore en collaboration avec Terres de Népal. Ce sera une occasion unique de vivre cette expérience avec un accompagnement professionnel, tout en contribuant à un tourisme plus responsable et respectueux.
N’hésitez pas à me contacter directement par email ou sur Instagram pour plus d’informations ou pour réserver votre place, car les places seront limitées à 8 personnes !
Je tiens également à remercier Katadyn France, qui nous a accompagnés durant ce voyage en offrant à chacun(e) une gourde filtrante BeFree. Grâce à cet engagement, nous n’avons pas eu besoin d’acheter de bouteilles en plastique pendant le trek. Nous sommes tous rentrés en bonne santé, en filtrant notre eau quotidiennement. Merci pour votre confiance et votre soutien dans mes projets.