Organiser un trek au Népal peut sembler compliqué ! Mais je vais vous partager tous mes conseils et astuces pour partir à la découverte des régions du Langtang, de Gosaikund et d’Helambu.
En novembre 2024, je suis partie marcher seule pendant 8 jours dans ces magnifiques régions situées à quelques heures de Katmandou. Ces treks sont facilement accessibles et peuvent tout à fait se réaliser sans guide !
Après trois semaines de voyage intense en groupe (pour rappel, j’ai organisé un séjour pour deux groupes de 8 Français !), j’ai apprécié me retrouver seule. Partir marcher de village en village, retrouver le contact avec les locaux et admirer des paysages grandioses : c’est comme ça que je redécouvre le Népal et que je l’aime.
Description des régions de Langtang – Gosaikung – Helambu
Situées au nord de Katmandou, ces régions forment un trio parfait pour une aventure à pied. Bien qu’elles soient proches de la capitale, elles semblent à des années-lumière du chaos urbain.
Le Langtang est souvent surnommé “la vallée des glaciers” grâce à ses paysages de hautes montagnes et ses sommets enneigés. On y marche à travers des forêts denses, des villages tamang et des pâturages parsemés de yaks. La culture tamang est d’ailleurs omniprésente dans cette région : des drapeaux de prière flottant au vent, des moulins à prières sur les chemins, et une hospitalité toujours chaleureuse.
Le lac de Gosaikund, lui, est un haut lieu de pèlerinage hindou. Chaque année, des milliers de pèlerins viennent s’y purifier lors de festivals religieux. Même en dehors de ces périodes, le lieu dégage une ambiance presque mystique. Imaginez des eaux glacées reflétant le ciel, entourées de montagnes austères.
Enfin, Helambu est souvent considéré comme un terrain de randonnée plus accessible, avec des sentiers en altitude modérée. C’est une région idéale pour croiser des locaux, apprendre quelques mots de népalais et s’imprégner du quotidien des habitants. Les paysages sont plus doux, mêlant terrasses agricoles, forêts de rhododendrons et villages charmants.
Ces trois régions, bien qu’assez différentes, partagent un point commun : une simplicité et une authenticité qui marquent tous les randonneurs qui s’y aventurent.
Et ce mélange unique entre nature et culture rend l’expérience inoubliable… mais sans en faire des tonnes, c’est vraiment un coin à découvrir si vous souhaitez vivre l’expérience du trek au Népal sans vous éloigner de Kathmandu.

Les points fort pour partir en trek au Népal dans la région de Langtang – Gosaikung – Helambu
Partir marcher seule sur le trek du Langtang – Gosaikund – Helambu n’était pas prévu au programme. Je suis donc partie avec très peu d’informations et aucune attente.
Voici les points forts de ce trek :
- Proche de Kathmandu : Syabru Bensi, point de départ du trek, est situé à seulement X km de Kathmandu. Cela peut être pratique, surtout compte tenu de l’état des routes au Népal. Attention, confort version népalaise : si vous prenez le bus local, prévoyez un trajet de 8 heures sur une route… chaotique !
- Un itinéraire modulable : ce trek peut facilement s’adapter à votre emploi du temps. Par exemple, j’ai parcouru une grande partie de l’itinéraire en seulement 8 jours.
- Acclimatation facile : on ne dort jamais à plus de 3900 m d’altitude, ce qui limite les risques de mal des montagnes. De plus, le sentier n’est pas technique. Avec un rythme tranquille, il n’est pas nécessaire d’être ultra-entraîné.
- Un trek économique : comparé à d’autres itinéraires au Népal, celui-ci reste très abordable.
- Des rencontres locales : ce trek est populaire auprès des habitants de Kathmandu, ce qui permet de croiser de nombreux locaux en chemin.
- Randonnées en étoile : depuis Gyanjin Gompa, il existe plusieurs options de randonnées à la journée, idéales pour explorer les environs.
Les meilleures périodes pour partir en trek au Népal (Langtang – Gosaikund – Helambu)
La meilleure période pour explorer les treks au Népal du Langtang, de Gosaikund et d’Helambu se situe principalement en automne (d’octobre à novembre) et au printemps (de mars à mai).
En automne, les journées sont ensoleillées et les ciels dégagés, offrant des vues spectaculaires sur les sommets enneigés. Les températures sont idéales pour la marche. Attendez vous à partager lles sentiers avec de nombreux autres trekkeurs.
Au printemps, les paysages s’épanouissent sous les fleurs de rhododendrons, créant une atmosphère unique. Les températures restent douces, bien que le ciel puisse parfois être voilé en altitude.
L’hiver (de décembre à février) est une option plus tranquille pour ceux qui aiment marcher dans la solitude, mais il faut se préparer à des températures glaciales, surtout la nuit.
En revanche, la mousson (de juin à septembre) est à éviter. Les pluies intenses rendent les sentiers glissants et augmentent les risques de glissements de terrain, non seulement sur les chemins de trek mais aussi sur les routes menant à ces régions. De plus, les nuages recouvrent souvent les montagnes, limitant les panoramas.
Choisissez votre saison en fonction de vos priorités : des paysages dégagés ou une expérience plus intime, mais restez vigilant aux conditions météorologiques !
Personnellement, j’ai fait plusieurs treks au Népal sur la période automnale et il faut bien avouer que la météo à cette période est assez incroyable ! Toutefois, la météo n’est pas une science exacte et il peut arriver d’avoir une météo pluvieuse / neigeuse en plein mois de novembre !








Mon itinéraire pour les treks Langtang – Gosaikung – Helambu
Jour 1 : Syabru Bensi (1 503 m) – Ghoda Tabela (2 970 m)
- Distance : 20 km
- Dénivelé : +1 875 m / -337 m
C’est une journée assez longue avec une montée quasi continue. Si vous êtes un(e) bon(ne) marcheur(se), cela ne devrait pas poser de problème. Vous dormirez dès la première nuit à près de 3 000 m, donc soyez vigilant(e) aux premiers signes de mal d’altitude si vous n’êtes pas encore acclimaté(e).
Ghoda Tabela ne compte que deux lodges. Si vous voyagez seul(e), il est probable que vous partagiez votre chambre avec une autre personne.
Jour 2 : Ghoda Tabela (2 970 m) – Kyanjin Gompa (3 860 m)
- Distance : 13 km
- Dénivelé : +910 m / -135 m
Si vous êtes bien acclimaté(e), il peut être intéressant de monter directement à Kyanjin Gompa pour y rester plusieurs jours. Cela dit, à près de 3 860 m, l’altitude peut se faire sentir. Une alternative consiste à passer une nuit intermédiaire à Langtang Village (3 430 m) – une bonne option où vous pourrez loger par exemple à Langtang Outdoor Active.
Jour 3 : Kyanjin Gompa (3 860 m) – Kyanjin Ri (4 773 m) – Kyanjin Gompa (3 860 m)
- Distance : 4 km
- Dénivelé : +690 m / -670 m
Je vous recommande vivement de rester au moins deux nuits, voire trois, à Kyanjin Gompa. Ce trek étant un aller-retour, il diffère des itinéraires comme le Manaslu, où chaque journée réserve son lot de paysages variés. L’intérêt principal du Langtang réside dans la possibilité d’effectuer des randonnées en étoile depuis Kyanjin Gompa.
Les sommets de Kyanjin Ri et Tserko Ri offrent des panoramas incroyables et complémentaires ! Pour Kyanjin Ri, vous pouvez atteindre le sommet supérieur et redescendre par le col éponyme, ce qui permet de faire une boucle très agréable.
Jour 4 : Kyanjin Gompa (3 860 m) – Tserko Ri (4 984 m) – Kyanjin Gompa (3 860 m)
- Distance : 11,5 km
- Dénivelé : +1 070 m / -1 050 m
Petit conseil : optez pour le chemin le plus raide à l’aller et redescendez par l’autre versant. Le sentier est absolument magnifique et cette boucle vaut vraiment l’effort.
Jour 5 : Kyanjin Gompa (3 860 m) – Thulo Syabru (2 210 m)
- Distance : 33 km
- Dénivelé : +860 m / -2 360 m
Temps estimé : 8 heures
C’est une très longue journée, mais le sentier est assez roulant, ce qui facilite la progression. Prévoyez environ 8 heures de marche pour boucler cette étape.
Jour 6 : Thulo Syabru (2 210 m) – Laurebina (3 910 m)
- Distance : 9 km
- Dénivelé : +1 670 m / -10 m
Cette journée est particulièrement belle. Vous traverserez d’abord des villages pittoresques avec des cultures en terrasses, avant de dépasser la limite forestière. Une fois en altitude, le panorama devient spectaculaire, avec une vue dégagée sur les plus hauts sommets environnants.
Je vous conseille vivement de dormir à Laurebina plutôt qu’à Gosaikund. Le coucher de soleil y est incroyable.
Jour 7 : Laurebina (3 910 m) – Ghopte (3 440 m)
- Distance : 15 km
- Dénivelé : +1 040 m / -1 540 m
Je n’ai pas particulièrement apprécié l’environnement austère de Gosaikund et je n’avais pas prévu d’y passer la nuit. Les lacs, cependant, sont très beaux. Vous passerez devant sept lacs (plus ou moins grands) avant d’atteindre le col de Laurebina, situé à 4646 m. Le village lui-même est peu accueillant, mais les environs sont vraiment sauvages.
À cette période, vous serez probablement seul(e) un moment avant de redescendre le col. D’ailleurs, soyez prêt(e), la descente du col est presque entièrement constituée d’escaliers ! Un véritable calvaire pour moi, haha.
Initialement, je pensais marcher jusqu’à Thedapati, mais finalement, j’ai été convaincue de m’arrêter à Ghopte. La famille y était vraiment adorable, et leur hospitalité a rendu l’étape plus agréable.
Jour 8 : Ghopte (3 440 m) – Kutumsang (2 470 m)
- Distance : 15,3 km
- Dénivelé : +590 m / -1 470 m
La vue à Thedapati est très agréable, et cela pourrait être une bonne option si vous souhaitez y passer la nuit. Le chemin menant à Kutumsang traverse de magnifiques forêts, ce qui rend la marche particulièrement agréable.




Les conseils pratiques
Comment y aller depuis Kathmandu ?
Le moyen le plus économique pour rejoindre Syabru Bensi est de prendre un bus local depuis la station de Maccha Pokhari, à 10 minutes en taxi de Thamel. Le trajet dure environ 8 heures, et la route devient assez chaotique sur la fin !
Les informations importantes concernant la réglementation
Le TIMS (système de gestion des informations des trekkeurs) n’est plus requis pour le moment (2024). Vous devez uniquement payer le permis d’entrée pour le Langtang, qui coûte 3 000 roupies (21€) . Le bus local fait un arrêt à Dhunche pour que vous puissiez acheter le permis (c’est rapide). Pas besoin de photo d’identité.
Si vous terminez le trek à Sundarijal, vous devrez également payer le droit d’entrée au Shivapuri Nagarjuna National Park (1 000 roupies) à l’entrée ou à la sortie du parc.
Faut-il un guide pour partir en trek au Népal dans les régions Langtang – Gosaikund – Helambu ?
Je suis partie sans guide, ni porteur, et il est donc tout à fait possible de partir en autonomie. Si vous préférez partir encadré(e), je vous recommande l’agence Terres du Népal, qui travaille avec d’excellents guides francophones. Le coût sera évidemment plus élevé, mais si vous êtes en groupe, c’est une expérience enrichissante de partager l’aventure avec des guides et porteurs locaux. Vous en apprendrez beaucoup plus sur le pays et la culture, et vous contribuerez à l’économie locale. Bien que j’ai l’habitude de randonner seule (ou du moins sans guide), j’ai adoré mon expérience sur le trek du tour du Manaslu !
Comment revenir à Kathmandu
Il existe plusieurs options pour terminer le trek.
Si vous souhaitez vous rapprocher au maximum de Kathmandu (environ 1 heure en bus), il faudra marcher jusqu’à Sundarijal (environ 2 jours de marche depuis Kutumsang, moins si vous êtes pressé(e)). Apparemment, c’est joli, bien que la zone se densifie vers la fin.
Vous pouvez aussi prendre un bus à 7h du matin depuis Kutumsang (c’est la solution que j’ai choisie). Le trajet dure environ 6-7 heures, c’est chaotique, mais j’aime bien l’expérience des trajets en bus locaux.
De Ghopte, vous pouvez descendre vers Melamchigaon, ce qui permet de gagner une demi-journée, voire un jour, par rapport à une arrivée à Kutumsang.
Le budget à prévoir
- Coût du trajet en bus aller depuis Kathmandu jusqu’à Syabru Bensi : 1 500 roupies
- Coût du trajet en bus retour depuis Kutumsang jusqu’à l’extérieur de Kathmandu (j’ai ensuite pris un moto-taxi InDrive jusqu’à Thamel) : 1 000 roupies
J’ai dépensé 24 710 roupies pour la nourriture et l’hébergement pendant les 8 jours du trek, soit environ 175 € (22 €/jour). Le prix des chambres est généralement négociable si vous mangez tous vos repas dans le lodge. J’ai souvent opté pour de l’eau chaude plutôt que du thé ou du café, car j’avais mes propres sachets de thé. Le matin, je prenais généralement un chapati nature, car j’avais emporté un petit pot de beurre de cacahuète. Voici quelques astuces pour économiser quelques roupies.
Les hébergements coup de cœur
Les lodges sont dans l’ensemble confortables et proposent des douches (payantes). Par exemple, à Kyanjin Gompa, où je suis restée 3 nuits, j’avais une chambre avec une salle de bain privée et une douche chaude au top !
Les hébergements mentionnés ici conviennent si vous voyagez seul(e), en couple ou en petit groupe. Ce sont des lodges plutôt petits et conviviaux.
Kyanjin Gompa : Snow Leopard
J’ai séjourné ici 3 nuits. Ce lodge est géré par une femme qui vit seule depuis le décès de son mari lors du tremblement de terre de 2015 (beaucoup de familles ont perdu des membres dans la vallée). C’est un petit lodge modeste, mais la vue est superbe, l’accueil et la nourriture excellents. C’est très calme et loin des grands hôtels de plusieurs étages que l’on trouve dans le village.
Thulo Syabru : Buddha Guesthouse
Ambiance familiale, un couple népalais très accueillant. La vue depuis le jardin sur les montagnes est magnifique. C’est encore un petit lodge, mais vraiment recommandé !
Si vous souhaitez dormir après Thulo Syabru, il y a de nombreux lodges tranquilles. Par exemple, j’ai passé devant l’hôtel Sherpa Cottage, et j’ai eu envie de m’y arrêter. C’est calme, fleuri et la vue est splendide.

Laurebina : Hôtel Morning View
C’est la même famille que celle du Buddha Guesthouse. Demandez à avoir la chambre tout au fond (près des toilettes), avec une vue panoramique sur les sommets enneigés, c’est superbe ! Le Wi-Fi y fonctionne bien.
Ghopte : Namaste Hôtel & Lodge
Une fois de plus, une famille adorable.
Les petites choses que j’aurais aimé savoir avant de partir
Il y a du réseau mobile (NTC – Népal Télécom) presque tout le long du trek. Le Wi-Fi dans les lodges est généralement très mauvais, sauf à Laurebina, donc ne comptez pas trop dessus.
Ami(e)s grimpeurs ! Il y a des spots de blocs et l’escalade en falaise se développe autour de Langtang et Thulo Syabru. Autour de Langtang, je vous recommande de dormir dans les lodges “Langtang Outdoor Initiative“, qui appartiennent à plusieurs membres de la famille de Thupten, un jeune népalais avec qui j’ai eu l’opportunité de grimper durant une matinée sur les falaises à Langtang Village ! Et fun fact : ce spot pourrait bien être l’un des plus hauts sites de bloc du monde !




J’ai trouvé les sentiers, malheureusement, assez sales. Si vous avez l’occasion, prenez un grand sac poubelle (si vous êtes avec un porteur) ou un plus petit pour ramasser quelques bouteilles en chemin. De retour à Kathmandu, vous pouvez contacter Clean Up Nepal, qui se chargera de traiter le plastique.
Le dernier distributeur de billets (ATM) se trouve à Dhunche, donc il est préférable de prévoir suffisamment de cash à Kathmandu.
Conclusion sur le trek du Langtang – Helambu – Gosaikund
En conclusion, ce trek dans les régions du Langtang, Gosaikunda et Helambu a été une expérience inoubliable. J’ai adoré l’alternance entre paysages montagneux et forêts verdoyantes, ainsi que les rencontres avec les locaux. C’est un trek accessible, offrant une belle aventure sans trop s’éloigner de Kathmandu, ce qui le rend parfait pour celles et ceux qui souhaitent découvrir le Népal tout en restant relativement proches de la capitale. Je le recommande vivement à tous ceux qui cherchent à vivre une expérience authentique et enrichissante !